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7 avril 2016

Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle, Hervé GIRAUD

 

histçiure

Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle, Hervé GIRAUD, éd. Thierry Magnier

 

Ils sont trois et unis comme les doigts de la main « des tortues ninja ». Lorsque l’histoire commence, tout est parfait pour le jeune narrateur : sa vie avec sa sœur jumelle, Cali, leur langage secret, leur chien, Rubens, le soleil, l’espoir. Et puis, un jour, tout est chamboulé. Cali tombe gravement malade et le vieux dalmatien  fugue et ne revient pas. Pour le jeune garçon tout est lié et il compte bien mettre toute son énergie pour ramener le chien et guérir sa sœur. Lors de cette course pour la vie, il rencontrera sur son chemin des personnages haut en couleurs : un marinier, un gardien d’usine,…

C’est avec une infinie délicatesse que Hervé Giraud nous livre ce magnifique récit,  oscillant entre rires et larmes mais ne tombant jamais dans le pathos.

 

« J’ai enfilé mes bottes et me suis posté devant elle en même temps que le chien.
- Tes bottes, elle a dit en croisant et décroisant alternativement deux doigts pointés vers mes pieds. On me dit dyspraxique alors que je suis juste un peu trop dans la lune. Cali est très douée, douée pour tout, sauter sur un cheval qui lui-même sautera des barrières plus hautes qu’elle, mettre ses bottes (d’équitation) du bon côté, mettre des sous de l’autre côté, faire des équations à deux inconnues, se souvenir des choses inutiles telles que l’endroit où l’on range l’épluche patate ou connaître les attributions des Conseils départementaux et leur mode de scrutin. Elle a toujours une trousse complète, sait où est sa carte de cantine, a toujours des Kleenex. Moi je renifle. Elle sèche ses cheveux et les brosse, les miens vivent en liberté et sont d’une couleur indéfinie. Elle tient ses couverts avec délicatesse avec ses mains fines aux ongles parfaits, on me dit que ce n’est pas une fourche et mes ongles, je les ronge. Quand elle prend un bain, j’attends qu’elle sorte pour me glisser dans son eau parfumée, rajouter de l’eau brûlante et tremper sans frotter. Si toute chose possède son contraire, je suis ce contraire. Je me prélasse dans un jus délicieusement brûlant tandis qu’elle emploie son énergie à organiser chaque détail de sa vie. D’elle, on dit qu’elle est volontaire, méthodique, organisée. De moi, on ne dit rien, on soupire. Le pire, c’est quand elle met de la musique et danse, elle connaît des gestes qui ressemblent à des tableaux indiens et en improvise d’autres tellement beaux que l’on dirait un serpent avec huit bras et des ailes dans le dos. Pour résumer : ma sœur fait donc de l’équitation et de la danse avec talent et elle réussit partout : maison, école, écurie, salles de répétitions dont les murs reflètent son image parfaite à l’infini.
Je ne suis pas jaloux. Je ne danse pas, je gesticule. Le reste, on n’en parle même pas.
Pendant longtemps, j’ai dit : un cheval, des chevals. »

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